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Radio France internationale 1997
Radio France internationale, généralement désignée par son sigle RFI, est une station de radio publique française à diffusion internationale, créée le . Elle fait suite à une série de radios internationales françaises qui débute avec Le Poste colonial le . Elle est depuis 2008 une filiale de France Médias Monde, qui supervise l’audiovisuel extérieur de la France.
Elle a publié, dans le n° 794, le 29/09/1997, un article sur le livre intitulé « Les confessions d’un jeune ex-terroriste islamiste ».
Résumé de l’article :
Les confessions d’un jeune ex-terroriste islamiste
(MFI) Qu’est-ce qui peut amener un adolescent à épouser la cause de l’un des plus puissants réseaux terroristes intégristes islamistes ? Peut-on sortir de cette spirale sans y laisser la vie ? Samia Labidi apporte une réponse à ces questions à travers un livre relatant l’itinéraire de son jeune frère, Karim, ex-intégriste et terroriste (éd. Flammarion).
En acceptant de briser le silence sur son passé, Karim sait qu’il met sa vie en danger. Il a cependant voulu témoigner sous la plume de sa sœur pour l’exemple, afin d’éviter à d’autres ce qu’il a vécu, lui dont le destin a été bouleversé presque sur un coup de tête. Samia Labidi relate l’enfance tunisienne de son frère en cherchant à comprendre la dérive de ce garçon fragile et timide : un enfant délaissé par son père mais protégé par sa mère, Ouassila, qui l’envoie en France en 1980 pour qu’il échappe à l’influence d’une de ses sœurs aînées, convertie à l’islamisme intégriste.
Ouassila se considère comme une bonne musulmane et voit d’un mauvais œil ces jeunes qui prônent, à ses yeux, une vision extrémiste de l’islam. Pris en charge par son oncle dans la banlieue parisienne, puis rejoint par sa mère et plusieurs de ses frères et sœurs, Karim s’adapte d’abord plutôt bien à sa nouvelle vie. Pourtant, quelque chose se brise.
En septembre 1982, admis dans un nouveau lycée, il rencontre quatre jeunes Algériens chahuteurs, révoltés contre le racisme et l’environnement des « cités » de la banlieue parisienne. Avec sa bande de copains, il commence par commettre quelques larcins, jusqu’au jour où l’un d’eux va trop loin en violant une jeune fille. Pour Karim, c’est un électrochoc dont il ne se remet pas : il est désorienté.
Le militant intégriste qu’il croise ce samedi de 1983 dans le quartier Barbès, lors d’une manifestation de soutien à la révolution iranienne, l’a sans doute compris. Illuminé par la ferveur religieuse, l’adolescent accepte une invitation au centre culturel iranien. Réalise-t‑il alors qu’il s’apprête à franchir la porte d’entrée du réseau El Rissali, l’une des plus puissantes organisations fondamentalistes ? Grâce à une habile propagande qui ne parle ni de terrorisme ni de violence, mais plutôt de volonté divine, de bonheur sur terre et d’une nouvelle société en marche, le jeune homme en quête de repères se laisse rapidement recruter pour suivre des cours en Iran, présentés comme une formation religieuse. Il n’a alors que dix‑sept ans.
Poseur de bombes ou logisticien ?
Situé près de Téhéran, l’établissement n’est autre qu’un centre de formation des « agents » d’une lutte dont l’objectif final est l’instauration, par tous les moyens, de la « révolution islamiste » à l’échelle mondiale. Karim n’adhère pas entièrement aux objectifs d’El Rissali ; pourtant, sous l’effet du lavage de cerveau qu’il subit, il décide d’aller jusqu’au bout de sa formation. Les dirigeants du réseau, peut-être conscients de ses doutes, préfèrent toutefois lui confier des missions de coordination. Il ne sera donc pas poseur de bombes, mais logisticien. Cela ne l’empêche pas de participer, même indirectement, à des opérations terroristes. Sa première tâche, qu’il accomplit avec succès, consiste à convaincre son beau-frère, leader d’un…
Source : papier

Radio France internationale 1997