Pourquoi la Tunisie a-t-elle expulsé Jelassi de l’UNESCO ?

Taoufik Jelassi, ancien ministre tunisien de l’Enseignement supérieur, occupe le poste d’assistant directeur général de la communication et de l’information à l’UNESCO depuis 2021. Son parcours l’a placé parmi les candidats favoris pour succéder à la directrice générale actuelle, Audrey Azoulay, dont le mandat se termine en novembre 2025.

Selon des sources informées, Jallassi a pris contact avec les autorités tunisiennes pour confirmer sa candidature et obtenir leur soutien officiel. Cependant, la présidence tunisienne lui a fait savoir que cela n’était pas possible, car la Tunisie s’était engagée à soutenir le candidat égyptien Khaled El-Anani.

Cette décision résulte d’un accord entre le président tunisien Kais Saied et son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, dans le cadre des efforts du Caire pour promouvoir son candidat à ce poste. Des informations indiquent que, lors d’un appel téléphonique en octobre 2024 pour féliciter Saied de sa réélection, Sissi a explicitement demandé au président tunisien de soutenir la candidature d’El-Anani et d’empêcher tout autre candidat tunisien de se présenter, afin de garantir qu’El-Anani soit l’unique candidat arabe.

Cet alignement s’est confirmé le 10 mars 2025, soit cinq jours avant la date limite de dépôt des candidatures, lorsque les deux présidents ont échangé de manière officielle sur les affaires bilatérales et la situation à Gaza, et ont réaffirmé le soutien de la Tunisie à l’Égypte pour la candidature de Khaled El-Anani, empêchant ainsi Tofig Jallassi de soumettre sa candidature, bien qu’il ait été l’un des candidats les plus qualifiés pour le poste.

Malgré le retrait de Jallassi, deux autres candidats sont apparus dans les derniers instants pour challenger El-Anani, qui était jusqu’alors l’unique prétendant : le Congolais Firmin Edouard Matoko et la Mexicaine Gabriela Ramos.

Dans une interview avec Africa Intelligence, Taoufik Jelassi a refusé de commenter ou de répondre aux questions posées.

Cette situation soulève des interrogations sur la mesure dans laquelle la Tunisie a sacrifié sa propre candidature pour satisfaire des pressions extérieures, en particulier de la part de l’Égypte. Cela suscite des débats sur l’indépendance du choix politique et diplomatique de la Tunisie sous la présidence de Kais Saied.

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