ADN : stockage des données
Comment donner un sens aux quantités toujours croissantes de données numériques ? Les scientifiques tirent la sonnette d’alarme : d’ici 2040, nous n’aurons pas assez d’espace pour stocker les données numériques, qui se multiplient énormément. Selon des études récentes menées par l’Académie de technologie, nos méthodes de stockage actuelles ne suffisent tout simplement pas.
Jugez par vous-même : les centres de données d’aujourd’hui consomment 2 % de l’électricité des pays développés, couvrant 1 million de terres émergées. En 2040, au rythme actuel, cette superficie sera multipliée par 1 000.
Nous avons besoin d’un véritable changement de cap, comme le soutient cette étude elle-même, et pourquoi pas ? Commençons par le stockage au niveau moléculaire. Nous parlons bien sûr de l’ADN : la molécule de stockage d’informations par excellence, tout comme la molécule finale créée par l’évolution.
Il permettra de contenir toutes les données de la planète dans un volume de quelques mètres cubes, sans dépenser d’énergie, et ce pendant des milliers d’années sinon plus !
Cette révolution pourrait arriver très prochainement : « Elle deviendra probablement économiquement viable entre 2025 et 2040 », prédit François Kepes, de l’Académie des technologies.
« Le principal avantage de l’ADN pour le stockage des données est que ce polymère a été amélioré par des milliards d’années d’évolution chimique pour devenir un moyen de stockage infini d’informations », souligne Jean-François Lutz, de l’Institut Charles Sudron de Strasbourg.
L’ADN est le moteur de la vie et donc un candidat idéal pour stocker des données humaines. Mais comment mettre cela en pratique et stocker des textes, des images et des sons, alors que les informations des organismes vivants sont stockées au plus profond de la cellule ? C’est un défi auquel les scientifiques seront confrontés dans les années à venir. Un stockage naturel est illimité et cela ne coûte rien de stocker des informations numériques illimitées.
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